Les couleurs végétales
Acétate d’alumine
Colbert (1619-1683), ministre de Louis XIV, s’est employé à dynamiser l’industrie textile française. Toutefois, les règlements de la teinture des étoffes, établis en 1669, demeurent d’une grande rigidité et entravent l’essor de cette filière. Ce n’est qu’à partir de 1731 que de nouveaux règlements sont rédigés, libérant l’art de la teinture des contraintes qui en limitaient la créativité. Ils ouvrent la voie à un élargissement de la palette tinctoriale, qui s’exprime dans de subtiles et poétiques nuances : paonade, aurore, gorge de pigeon, beurre frais et même saumon intimidé !
Les fibres cellulosiques (coton, lin, ramie..) sont plus difficiles à teindre que les fibres animales protéinées (soie et laine).
Les tissus, s’ils ne sont pas « prêts à teindre », devront être décatis (action de la vapeur), sans essorage pour ne pas casser la fibre, afin d’absorber les mordants qui fixeront les colorants.
Dans les cuves de teinture, l’utilisation des racines, feuilles, rameaux frais, baies, rhizomes, sommités exige un strict respect des températures et des temps de trempage. Décoction, infusion, macération, ébullition… autant de termes techniques qui désignent un processus rigoureux permettant la réussite et la fiabilité maximale de la couleur végétale ainsi obtenue.
Les colorants organiques classés en 4 groupes principaux, sont :
– les caroténoïdes (jaune et orange),
– les flavonoïdes (jaune, orangé, rouge et violet)
– les anthraquinones (cramoisi, orangé et rouge terre de Sienne)
– les indigoïdes (bleu et pourpre).